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Ludwig van BEETHOVEN, Symphonie No 2 en ré majeur, Op. 36, Kölner Rundfunk-Sinfonie-Orchester (Orchestre Radiosymphonique de Cologne, l'actuel WDR Sinfonieorchester Köln), Hans ROSBAUD, Grande Salle de la Radio, Cologne, 27.04.1959
D'après le musicologue Armin Raab [1] les premières esquisses de cette deuxième symphonie se situent entre l'été 1800 et février 1802, donc alors que sa surdité se déclare. C'est pour lui une période très difficile, une période d'extrême tension, il veut lutter contre son mal: pendant la composition de cette symphonie il écrit à son ami Wegeler "Ich will dem Schicksal in den Rachen greifen, ganz niederbeugen soll es mich gewiss nicht". Ludwig van Beethoven termine la composition de sa 2e symphonie en avril 1802, elle est dédicacée au prince Carl von Lichnowsky, mécène du compositeur. Le compositeur en dirige la première le 5 avril 1803 au Theater an der Wien (au même concert: son troisième concerto et son oratorio Christus am Ölberge).
[1] Armin Raab: II. Symphonie in D-Dur, op. 36. Analyse und Essay. In: Renate Ulm (Hrsg.): Die 9 Symphonien Beethovens. Entstehung, Deutung, Wirkung. Bärenreiter, Kassel 1994 (1. Aufl.) , ISBN 3-7618-1241-8
Cette symphonie reste certes très classique dans son écriture, elle comporte cependant des éléments novateurs comme l'apparition d'un scherzo remplaçant le traditionnel menuet mozartien, la présence d'un contraste dynamique important, la liaison entre les différents mouvements pour en faire un tout.
(Portrait de Beethoven ci-dessus: une peinture sur ivoire de Christian Horneman, signée et datée 1803, donc contemporaine de la composition de cette symphonie, se trouvant actuellement à la Beethovenhaus de Bonn, collection Bodmer)
Ci-dessous une excellente description qu'en donne Misha Donat dans ses notes rédigées en 2007 pour Hyperion (livret du coffret de l'intégrale des symphonies de Beethoven par le Scottish Chamber Orchestra sous la direction de Charles Mackerras, Edinburgh Festival, 2006, coffret CDS44301/5, http://www.hyperion-records.co.uk/dc.asp?dc=D_CDS44301/5&vw=dc):
"[...] Cette oeuvre vaut surtout par l’envergure même de la coda dans ses mouvements extrêmes. Celle de l’Allegro con brio d’ouverture présente de très forts contrastes dynamiques, les violons et les altos exposant par deux fois, et tout seuls, un fragment du thème principal, mais pour être aussitôt rageusement congédiés par une explosion fortissimo au grand orchestre. Un hautbois solitaire et un basson subissent le même sort, après quoi le fortissimo est fermement maintenu pendant plus de trente mesures, tandis que les contrebasses [...] progressent chromatiquement à grandes foulées ascendantes, en notes longues. Pour finir, les cordes inférieures se lancent dans une figure «allante», pendant que les violons se livrent à de spectaculaires sauts, et que les trompettes et les tambours saupoudrent les temps faibles d’accords épicés. Voilà un parcours du combattant comme aucun compositeur n’en avait encore tenté à pareille échelle.
Le mouvement lent offre une sérénité bienvenue après l’exubérance du mouvement d’ouverture. Toutefois, cette symphonie étant ce qu’elle est, la paix est loin d’être acquise et la seconde moitié de la section centrale inclut un développement farouchement intense du thème initial, avant que l’ordre ne revienne avec la reprise du thème même.
Le scherzo plaisante en bernant l’auditeur sur les endroits où vont exploser les tutti; à peine moins bourru, avec son écriture fluide tournée vers les vents, le trio semble se projeter vers son pendant dans la neuvième symphonie. Le finale est également placé sous le signe de la brusquerie, avec son thème principal d’une soudaineté nerveuse. Attentif au comportement erratique du thème, Beethoven prend soin de conférer au reste de son matériau une tournure bien plus régulière. Le thème principal a beau revenir brièvement dans la tonalité principale, vers le quart du parcours, cette pièce n’est pas un rondeau et ce retour indique plutôt un raccourci structurel—une allusion à une complète reprise de l’exposition de forme sonate, au terme de laquelle Beethoven embraye sur la section de développement, avec une plongée en mineur. Le compositeur recourra au même stratagème dans ses huitième et neuvième symphonies (respectivement dans le finale et dans le premier mouvement); ce procédé sera d’ailleurs l’un de ceux qui influenceront une foule de musiciens comme Mendelssohn, Schumann, Brahms et Dvorak. [...]" Citations extraites des notes rédigées par Misha Donat en 2007 pour Hyperion.
Et pourtant cette symphonie est l'une des moins jouées de Beethoven!
Diverses éditions de sa partition peuvent être téléchargées sur la page correspondante de l'IMSLP.
Dans l'enregistrement que je vous propose sur cette page, Hans ROSBAUD dirige l'Orchestre radiosymphonique de Cologne (Kölner Rundfunk Sinfonie-Orchester, l'actuel WDR-Sinfonieorchester), une prise de son effectuée en concert le 27 avril 1959. C'est le seul enregistrement de la 2e symphonie de Beethoven sous sa direction mentionné dans l'ouvrage de Joan Evans (Hans Rosbaud, A Bio-Bibliography) en page 113, ref. T 42.
Les deux autres oeuvres au programme de ce concert du 27 avril 1959 étaient le 3e concerto pour piano et orchestre de Béla Bartok - soliste: Julius Katchen - et la 3e symphonie d'Albert Roussel.
Dans le second mouvement l'enregistrement a quelques très courts défauts, qui ne se laissent malheureusement pas corriger. Mais ce ne sont que de très, très courts défauts.
Voici donc...
Ludwig van Beethoven, Symphonie Nr. 2 in D-Dur, Op. 36, Kölner Rundfunk-Sinfonie-Orchester (heute: WDR Sinfonieorchester Köln), Hans Rosbaud, Grosser Sendessaal, Köln, 27.04.1959 (1. Adagio molto – Allegro con brio 11:26, 2. Larghetto 12:01, 3. Scherzo: Allegro – Trio 03:38, 4. Allegro molto 06:44)
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