* Frédéric CHOPIN, Sonate pour piano no 2 en si bémol mineur, op. 35, Arthur RUBINSTEIN, 15 juin 1960, Grand Théâtre, Festival de Bordeaux
* Gustav MAHLER, Symphonie No 1 en ré majeur, Le Titan, Orchestre Philarmonique de New York, Dimitri MITROPOULOS, 9 janvier 1960, Carnegie Hall, New York City
Suite des perles d'archives à cette page, voir cette autre page pour le répertoire global de ces Perles d'archives. _____________________________________________________________
Antonin DVORAK, Concerto pour violoncelle en si mineur, op. 104, BV 191, Antonio JANIGRO, Orchestre Symphonique de la Radio de Cologne, Erich KLEIBER, 28 mars 1955
L'enregistrement que je vous propose ici est une splendide perle des archives de la Radio de Cologne, l'actuelle Radio de l'Allemagne de l'Ouest (Westdeutscher Rundfunk).
En ouverture de concert une courte oeuvre de Luigi Dallapiccola - Due pezzi pour orchestre (une orchestration de ses Due Studi pour violon et piano datant de 1946–1947) - et ensuite ce concerto pour violoncelle de Dvorak, avec Antonio JANIGRO en soliste (en 2e partie du concert la 6e symphonie de Tschaikowski).
Cet enregistrement du concerto pour violoncelle et orchestre de Dvorak est un document sonore exceptionnel, une prise de son d'une qualité splendide pour l'époque!
Il est paru - pour ne citer que la parution fiable, les deux autres ayant été des labels italiens éphémères... - en mai 2006 chez Tahra, CD Tah 581 "In Memoriam Erich Kleiber : Mozart, Beethoven, Dvorak, Liszt". Je n'en connais pas la qualité, mais elle est certainement excellente.
À noter qu'il existe un enregistrement encore plus ancien de ce concerto avec Antonio JANIGRO, accompagné par l'Orchestre de l'Opéra d'État de Vienne sous la direction de Dean DIXON et paru en 1954 sur Westminster WL 5225 resp. Nixa WLP 5225 (Ref.: 3e suppl. WERM 1953-1955, page 149): une restauration d'une réédition sur World Record Club T 342 peut être librement téléchargée sur cette page du site Damian’s 78s), du moins actuellement (lien vérifié le 3.10.2013). Une belle restauration à recommander!
En ce qui concerne les photos de Erich Kleiber (en haut, à gauche) et de Antonio Janigro, je n'en connais pas la source exacte, les ayant trouvées sur la toile à plusieurs endroits, sans indication de source: si une personne visitant cette page devait connaître leur source exacte, ou s'estimer lésée par mon utilisation de ces photos, honorant la mémoire de ces deux grands artistes -> Vos remarques! Les deux photos doivent être à peu près contemporaines de cet enregistrement.
Voici donc cette magnifique perle des archives de la Radio de Cologne...
Antonin Dvorak, Violoncellokonzert in h-moll, Op. 104, BV 191, Antonio Janigro, Kölner Rundfunk-Sinfonie-Orchester (heute: WDR Sinfonieorchester Köln), Erich Kleiber, 28 mars 1955 (1. Allegro 14:46, 2. Adagio man non troppo 11:44, 3. Finale. Allegro moderato 12:15)
3 fichiers FLAC, 2 fichiers CUE (*) et 1 fichier PDF dans 1 fichier ZIP
(*) 1 fichier CUE pour les fichiers décomprimés en WAV et 1 fichier CUE pour les fichiers comprimés FLAC, si votre logiciel peut utiliser directement les fichiers FLAC.
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Frédéric CHOPIN, Sonate pour piano no 2 en si bémol mineur, op. 35, Arthur RUBINSTEIN, 15 juin 1960, Grand Théâtre, Festival de Bordeaux
Frédéric Chopin termine de composer sa sonate pour piano no 2, op. 35, en 1839, à Nohant, il est âgé de 29 ans. Une partie de cette sonate - plus exactement son 3e mouvement, connu avant tout comme marche funèbre - avait toutefois été composée déjà deux ans auparavant.
Cette sonate fut mal comprise par les critiques de l'époque, qui lui reprochèrent un manque de cohérence. Robert Schumann en a ainsi laissé un célèbre commentaire exprimant très bien sa perplexité, mais aussi son admiration: "[...] Un certain génie impitoyable nous souffle au visage, terrasse de son poing pesant quiconque voudrait se cabrer contre lui et fait que nous écoutons jusqu’au bout, comme fascinés et sans gronder... mais aussi sans louer: car ce n’est pas là de la musique. La sonate se termine comme elle a commencé, en énigme, semblable à un sphinx moqueur [...]" Guy de Pourtalès, Chopin ou le poète, 1926, page 165, cité d'après Wikipedia.
Photos à gauche:
Frédéric Chopin d'après le portrait de P. Schick (1873), Date d'édition: 1910, Format: 1 impr. photoméc.: photogravure, coul.; 13 x 9 cm, Identifiant: ark:/12148/btv1b84165050, Source: Bibliothèque nationale de France, département Musique, Est.Chopin035, Relation: http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39603388f (catalogue), http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84165050 (photo)
Sur cette photo Arthur Rubinstein est certes nettement plus jeune que lors de l'enregistrement que je vous propose plus bas - la photo doit dater des années 1930 - mais je n'ai pas (encore) pu trouver de photo plus adéquate, qui soit dans le domaine public: j'en profite pour souligner l'excellence du site gallica de la Bibliothèque Nationale de France, qui met la grande majorité de ses documents à disposition libre pour une utilisation non commerciale "La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source."
"[...] sur ce qui fait la véritable singularité de cette oeuvre. Certes, on peut la rattacher à l’archétype historique de la sonate austro-allemande (sa forme globale, avec la marche funèbre qui ne précède pas, mais suit, le scherzo est proche de celle de la Sonate op. 26 de Beethoven, que Chopin enseigna et joua), mais Chopin tenta vraiment de créer quelque chose de complètement différent, un genre de sonate tout à la fois nouveau et fondé sur l’ancien modèle. Il utilisa surtout la sonate comme un cadre à l’intérieur duquel les réalisations de sa musique passée - les schémas figuratifs des Études et des Préludes, les cantilènes des Nocturnes, et jusqu’à la périodicité des morceaux de danse - pourraient être réunies en une sorte de synthèse.
Ainsi le premier mouvement peut-il être analysé comme une forme sonate dotée de la reprise inversée si typiquement chopinienne (voyez les Ballades). Mais il peut tout autant être perçu comme un double cycle, où des schémas figuratifs sont suivis de cantilènes. De la même manière que les Nocturnes sont enchâssés dans le premier mouvement, un autre Nocturne est piégé dans le scherzo et un autre encore hante la section médiane de la marche funèbre. Jamais, dans ces mouvements internes, le chant central ne semble une excroissance naturelle des sections latérales; il demeure éloigné d’elles, renforçant notre impression d’une série d’univers musicaux contrastés, relativement autonomes, juxtaposés plutôt que uniment liés. Vu sous cet angle, le célèbre finale revêt un caractère d’Étude ou de Prélude façon baroque (voyez les nos 14 et 19 des Préludes op. 28). Ce qui n’amoindrit en rien la puissante qualité affective de la séquence où la marche funèbre cède d’abord devant le chant détaché, éthéré, de son «trio» puis devant le finale désagrégateur, harmoniquement insaisissable et délibérément insubstantiel. Mais cela renforce (positivement) le fond de la remarque de Schumann: les composantes de cette oeuvre sont formellement séparées mais thématiquement liées. [...]" courte description extraite des notes rédigées en 2009 par Jim Samson pour Hyperion.
La partition peut être librement téléchargée - dans diverses éditions - sur cette page du site de l'IMSLP.
Je vous en propose une interprétation magnifique, une splendide perles des archives de la Radiodiffusion-télévision française: Arthur RUBINSTEIN la jouait lors d'un récital donné au Festival de Bordeaux le 15 juin 1960.
Voici donc...
Frédéric Chopin, Sonate pour piano no 2 en si bémol mineur, op. 35, Arthur Rubinstein, 15 juin 1960, Grand Théâtre, Festival de Bordeaux (1. Grave - Doppio movimento 05:30, 2. Scherzo 06:30, 3. Marche funèbre: Lento 08:04, 4. Finale: Presto 01:25)
4 fichiers FLAC, 2 fichiers CUE (*) et 1 fichier PDF dans 1 fichier ZIP
(*) 1 fichier CUE pour les fichiers décomprimés en WAV et 1 fichier CUE pour les fichiers comprimés FLAC, si votre logiciel peut utiliser directement les fichiers FLAC.
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Gustav MAHLER, Symphonie No 1 en ré majeur, Le Titan, Orchestre Philarmonique de New York, Dimitri MITROPOULOS, 9 janvier 1960, Carnegie Hall, New York City
Gustav Mahler compose cette symphonie entre 1884 et 1888, avec des remaniements jusqu'en 1906: après une complète revision faite à Hambourg en janvier 1893, les plus importantes se situent en 1897, date d'une première édition; d'autres interviendront en 1906, lorsque la version définitive paraîtra chez Universal Edition.
La première audition a lieu le 20 novembre 1889 à Budapest, avec l'orchestre de l'Opéra de Budapest sous la direction du compositeur.
L'oeuvre porte le titre "Titan", de la main de Mahler, mais dont l'origine n'est pas tout-à-fait claire: Mahler précisera plus tard "[...] que le titre de l'ouvrage "Titan" n'a rien à faire avec le roman célèbre de Jean-Paul Richter, et que les fameux "La" harmoniques du début évoquent une scène matinale dans la forêt, lorsque le soleil de l'été "vibre et scintille" à travers les branches.[...] cité d'après un texte de Henry-Louis de La Grange.
Dans sa version révisée, la symphonie comporte quatre mouvements:
1. Langsam, Schleppend. Wie ein Naturlaut «Lent, traînant. Comme un bruit de la nature» - Im Anfang sehr gemächlich «Au début très modéré».
2. Kräftig bewegt, doch nicht zu schnell «Puissamment animé, mais pas trop rapide» - Trio. Recht gemächlich «Bien modéré»
3. Feierlich und gemessen, ohne zu schleppen «Solennel et mesuré, sans traîner» Ce troisième mouvement, une lente marche funèbre en ré mineur - le mouvement le plus mystérieux, le plus fascinant de cette symphonie - est bâti sur la version allemande de la chanson Frère Jacques (Bruder Jakob).
4. Stürmisch bewegt «Orageux et animé»
Pour plus de détails, ainsi qu'une discographie et une analyse d'Henry-Louis de La Grange, voir par exemple cette excellente page du site gustavmahler.net.
La partition peut être librement téléchargée sur cette page de l'IMSLP.
Le centenaire de la naissance de Gustav Mahler fut célébré à New York par une série de concerts de l'Orchestre Philarmonique de New York - dont Mahler avait été le chef de 1909 à 1911 (À droite: extrait du journal 'The Salina Journal', 10 janvier 1960, page 11, annonçant ces concerts).
Dimitri MITROPOULOS - directeur musical puis chef principal de cet orchestre de 1949 à 1958 - était de retour au pupitre après une longue hospitalisation, pour diriger une partie de ces concerts. Dans les concerts des 7, 8, 9 et 10 janvier 1960 il dirige cette première symphonie de Mahler (en ouverture de programme le concerto pour piano et orchestre de Arthur Bliss, avec Gina Bachauer en soliste): c'est une de ses dernières séries de concert, une troisième crise cardiaque l'emportera malheureusement moins d'une année plus tard, le 2 novembre 1960.
L'enregistrement radiodiffusé est celui du concert du 9 janvier 1960. La qualité technique n'est pas des meilleures (du moins dans l'enregistrement que j'ai sur une de mes vieilles bandes Revox), surtout au début, le public est par endroits bien bruyant - comme c'est souvent le cas en hiver... - mais c'est un document splendide!
À noter que l'enregistrement de cette symphonie pour le disque avait été fait une vingtaine d'années auparavant, le 4 novembre 1940 avec le 'Minneapolis Symphony Orchestra'. Il en existe un troisième enregistrement extrait d'un concert du 21 octobre 1951, avec l'Orchestre Philarmonique de New York. Un concert qui avait un curieux choix d'oeuvres: en ouverture la Passacaglia de Satie (dans un arrangement de David Diamond), puis la symphonie No 80 de Haydn et en deuxième partie cette première symphonie de Mahler! Un programme typique pour Mitropoulos, qui aimait les contrastes!!
Voici donc...
Gustav Mahler, Symphonie Nr. 1 in D-dur, Der Titan, New York Philharmonic (Orchestre Philarmonique de New York), Dimitri Mitropoulos, 9 janvier 1960, Carnegie Hall, New York City (1. Langsam. Schleppend. Wie ein Naturlaut – Im Anfang sehr gemächlich 14:41, 2. Kräftig bewegt, doch nicht zu schnell - Trio. Recht gemächlich 06:40, 3. Feierlich und gemessen, ohne zu schleppen 10:52, 4. Stürmisch bewegt 20:26)
4 fichiers FLAC, 2 fichiers CUE (*) et 1 fichier PDF dans 1 fichier ZIP
(*) 1 fichier CUE pour les fichiers décomprimés en WAV et 1 fichier CUE pour les fichiers comprimés FLAC, si votre logiciel peut utiliser directement les fichiers FLAC.
Suite des perles d'archives à cette page, voir cette autre page pour le répertoire global de ces Perles d'archives.
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Frédéric Chopin termine de composer sa sonate pour piano no 2, op. 35, en 1839, à Nohant, il est âgé de 29 ans. Une partie de cette sonate - plus exactement son 3e mouvement, connu avant tout comme marche funèbre - avait toutefois été composée déjà deux ans auparavant.
